Vacances de nomades et merveilles géologiques dans le sud de l'Afrique

Nos ambassadeurs Pierre Bouchard et Janick Lemieux de NOMADES2 poursuivent leur incroyable traversée de l’Afrique, vivant sur leurs vélos Boreal pendant des mois et tissant des liens riches de sens au fil de la route. Voici un aperçu de leur aventure épique !

Mots & photos : Pierre & Janick

Nous considérant toujours en « vacances » de nomades—le premier rendez-vous de cette deuxième étape de l'odyssée vélocipédique NOMADES2, avec les chasseurs-cueilleurs San qui peuplaient pourtant toute l'Afrique australe et qui ont dû se réfugier dans le désert du Kalahari, approche à grands pas...—, nous nous sommes gâtés depuis notre dernière communication qui provenait du sud de la Tanzanie, lorsque nous avions réintégré la vallée du Grand Rift, célébre « cicactrice » continentale.

En fait, nous avons étiré le plaisir à pédaler et explorer ce méga-enchaînement de fosses tectoniques en le parcourant jusqu'à son extrémité sud, là où le fleuve Pungue se jette dans l'océan Indien. Ainsi, nous sommes passés au Malawi pour y longer le lac éponyme puis sa décharge, la rivière Shire, qui nous a conduits jusqu'au Mozambique.

Nous l'avons franchi une dernière fois au terme d'une longue piste de bout de brousse en pirogues, traversée mémorable, puis le fleuve Zambèze sur un pont ferroviaire désaffecté qui s'étire sur plus de 3 kilomètres au-dessus des eaux fréquentées d'hippos et crocos...mémorable itou!

Et, en une espèce de cerise sur le gâteau, cette balade jusqu'au bout du Rift s'est conclue avec une escale non- « pédalée » (nos Boreal nous attendaient au centre d'accueil du parc) dans la jungle de palmiers giboyeuse du parc national Gorongosa puis la traversée du fleuve Pungue sur un pont de l'épique route nationale 1, plus une piste de pénétration qu'une autoroute trans-mozambicaine sur des centaines de kilomètres au nord des resorts côtiers fréquentés par les Sud-africains.

Nous avons poursuivi avec les gâteries géologiques en traçant un itinéraire des plus relevés qui s'est principalement immiscé parmi les formations du Grand Escarpement en Afrique du sud et dans les royaumes de montagnes d'eSwatini et Lesotho. Entrés en Afrique du sud pour la première fois au poste de Komatipoort, nous avons intégré l'eSwatini via la chaîne de Barberton, parmi les plus anciennes montagnes du globe, puis le spectaculaire Drakensberg alias les montagnes du Dragon, du pays des Zoulous jusqu'aux limites méridionales du royaume des Sothos et terminus de la chaîne.

De retour en Afrique du sud pour une troisième fois, nous nous sommes étourdis à patrouiller les cols et vallées des diverses chaînes de la Ceinture plissée du Cap, formidables montagnes surgies du fond des mers qui délimitent le littoral luxuriant des étendues semi-désertiques du fameux Karoo à l'intérieur des terres et maintes vallées microcosmiques.

De cols en cols et du Karoo à la côte, nous avons atteint l'extrémité méridionale de l'Afrique au cap des Aiguilles et, par le fait même, l'un des nombreux objectifs que vise cette odyssée vélocipédique, quelque 28 000 kilomètres après avoir franchi le cap Nord, en Norvège, et 9000 bornes depuis le point de départ de cette deuxième étape à Dar es Salaam, en Tanzanie.

Ah oui, toutes les rencontres que ces déplacements à bord de nos Boréal et la Route nous auront prodiguées...