Adventurer portrait: Samuel Lalande-Markon

Samuel est passionné par les récits d’expédition et la nordicité du Québec. Il a traversé le Canada puis les États-Unis à vélo, roulé un peu partout dans le nord-est de l’Amérique, pratiqué l’escalade sur de hauts sommets dans l’ouest des États-Unis et du Canada, en Équateur et dans les Alpes. En 2018, il a traversé le Québec de Montréal à Kuujjuaq, à vélo et en canot, dans le cadre de l’Expédition Transtaïga. En 2020, accompagné de Félix-Antoine, il a réalisé la première traversée de la Route blanche en Basse-Côte-Nord à vélo avec un fatbike Torngat de Panorama Cycles. Son premier livre, La quête du retour, a été publié le 23 mars 2021 aux Éditions Les heures bleues.

http://www.samuelmarkon.com/

https://www.instagram.com/smarkon/

 

Nom : Samuel Lalande-Markon
Lieu de résidence : Montréal

 

Meilleur plan pour une micro-aventure bikepacking d’une nuitée ?

Je reviens toujours là où tout a commencé pour moi à vélo : au chalet familial, dans Lanaudière. J’ai probablement pédalé 20 ou 30 fois les 115 km qui séparent Montréal de Saint-Didace, dans une direction comme dans l’autre. Un point de départ, un point d’arrivée, et entre les deux, des possibilités d’itinéraires quasi infinies selon mon envie du moment. De celles-là, j’ai un solide coup de cœur pour la 138 qui donne à admirer le fleuve Saint-Laurent. Parfois, les plans les plus simples sont les meilleurs.

 

Terrain de jeu préféré pour passer une semaine loin de la ville ?

La Côte-Nord est la région du Québec qui me fait le plus rêver. J’en ai descendu les rivières, grimpé les sommets, pédalé les routes. C’est le royaume de l’épinette noire avec des vues imprenables sur l’estuaire, puis sur le golfe. Les gens sont d’une extrême gentillesse et l’accueil est toujours chaleureux. L’éloignement avec les grands centres urbains ne fait qu’ajouter au sentiment d’aventure. À l’exception de la Route blanche, j’ai pour l’instant assez peu exploré l’arrière-pays à vélo. Mais le potentiel pour le bikepacking en sentier ou dans des chemins forestiers est immense !

 

Comment planifies-tu tes fins de semaine ? Qui ou quoi t’inspires ? (Des bons sites ou comptes instagram à partager)

Les aventures débutent toujours avec une carte. Je peux passer des heures sur Google Earth à imaginer des itinéraires. Mes premières fins de semaine de vélo, il y a presque quinze ans, je les faisais avec l’atlas routier du Québec et je choisissais presque toujours les chemins les plus rapides pour me rendre à destination. Maintenant, j’opte au contraire pour des chemins sinueux afin de dénicher une petite route isolée ou un dénivelé bien prononcé, de découvrir un beau point de vue ou un site de campement intéressant. Les outils de cartographie (suite Google, Ride with GPS, Gaia, etc.) ont rendu très facile la planification et également le partage d’itinéraire. La petite communauté qui s’est formée autour du groupe Facebook bikepacking.qc est une bonne source d’information pour valider ses choix ou trouver de l’inspiration.

 

Saison préférée pour les aventures à vélos ?

Pour les aventures sur route, j’adore le printemps. La température monte en flèche durant la journée, puis retombe la nuit, ce qui est parfait pour le camping. Le sentiment de rouler à vive allure après les mois d’hiver est absolument grisant ! Pour le bois, la fin de l’été et le début de l’automne est sans doute le meilleur moment pour se promener. Les hordes de mouches ont presque disparu, la boue des sentiers s’est en partie drainée, la température a baissé, la nature est à son plus beau : c’est le bon moment de profiter de sa forme estivale pour avaler les kilomètres.

 

Les essentiels toujours dans la bagagerie de bikepacking ?

Depuis que j’ai cassé ma pompe à vélo compacte lors d’un changement de chambre à air dans un col des Rocheuses lors de ma traversée du Canada en 2011, j’apporte toujours une cartouche de CO2 et une pompe un peu plus volumineuse pouvant être appuyée par terre. En plus des outils de réparation de base, je n’oublie pas un petit rouleau de duct tape, quelques vis de remplacement et des tie wraps. Également, étant donné l’importance de mon téléphone pour la navigation, j’apporte presque toujours une batterie de recharge. Pour le reste, on peut toujours s’arranger sur place !

 

Minimaliste à tout prix ou on préfère être plus douillet ?

Je ne me définirais pas comme un minimaliste à tout prix, mais j’opte définitivement pour le matériel le plus léger possible. Honnêtement, avec la qualité de ce qu’on retrouve sur le marché aujourd’hui, la qualité du confort est bien peu affectée. Les seules choses qui sont à proscrire, ce sont les objets volumineux, particulièrement la tente ou le sac de couchage. Le poids excédentaire peu toujours passer, mais la grosse sacoche qui déborde de matériel avec du vent de face : c’est non. Sinon, j’assume quelques incohérences : je coupe ma brosse à dents en deux et je n’amène aucune rechange de vêtement, mais je me passe rarement d’un livre (ou de deux !).

 

Ton classique de bouffe de camping ?

Des sachets de nourriture déshydratée/lyophilisée ! Je l’avoue : je trouve ça bon et tellement pratique. Sinon, on peut arriver pratiquement au même résultat avec des sachets de pâtes, genre Sidekick, moyennant un peu plus de cuisson (et un fort risque de cramer le fond de sa gamelle !). En trip de vélo, ma diète est assez peu gastronomique étant donné l’espace limité. Quand je peux profiter d’un repas au resto, je ne me gêne pas ! Sinon, en canot, c’est autre chose : il y a place à la créativité. Mon classique de fin d’expé est de verser des sacs de fondue au fromage sur des patates, carottes et oignons. Un plat délicieux et hypercalorique qu’il est malheureusement impossible de traîner à vélo…

 

Temps maximum de voiture que tu es prêt à faire pour accomplir ton objectif de fin de semaine ?

Je suis assez frileux des grandes rides de char pour des fins de semaine de vélo. Je préfère nettement partir de chez moi pour les aventures et j’essaie de limiter ma consommation de carburant, mais immanquablement on se retrouve à devoir pédaler sur les mêmes routes… Si le temps disponible est un peu plus grand, les longues distances ne me font pas peur. Lors de l’expé Route blanche, on a fait Montréal à Havre-Saint-Pierre d’un trait avec deux fatbikes, tout le matos pour un mois et trois passagers dans une auto deux portes !

 

Départ matinal : Espresso ou Latte ?

Latte! Le lait dans le café, c’est sine qua non. La meilleure solution que j’ai trouvée en bikepacking, c’est le Coffee-mate. Avec des sachets de Via de Starbucks, on arrive à se faire un café qui a bien de l’allure. Une bonne dose de réconfort pour bien débuter la journée!

 

Dernière découverte de micro-brasserie ?

Je suis allé trois fois sur la Côte-Nord dans la dernière année et sur le chemin je suis tombé en amour avec la micro-brasserie Menaud, à Baie-Saint-Paul. La petite canette de la bière extra-forte Miel, avec ses flaveurs de caramel et de prune, est une excellente manière de conclure un long voyage de vélo.

LAST TALES FROM SAMUEL LALANDE-MARKON